9 janvier 2013
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Les fêtes de Noël ont été douce-amères cette année, pour clore une année qui l'a été tout autant. Ma jolie princesse grandit et la petite fille rieuse disparaît petit à petit. La confrontation avec les autres enfants devient de plus en plus difficile, et la prise de conscience de son handicap commence à la heurter de plein fouet. Ça la rend grave, renfermée, ronchon. Chaque fois qu'elle rit aux éclats, je l'écoute avec recueillement avec l'angoisse que ce soit la dernière fois. J'ai peur de trop lui en demander, ou pas assez, je ne sais plus. 8 ans et demi après sa naissance je me sens toujours aussi démunie devant son handicap. Elle en parle de ce handicap, que les autres ne veulent pas d'elle a cause de lui, même ses copines qui la fréquentent pourtant depuis la maternelle. Alors je me force à trouver les mots, je lui dis qu'elle a quelque chose en plus et pas en moins, qu'elle est El avant tout et qu'elle est aimée pour ça. Elle dit qu'elle ne fait rien correctement, que tout est dur pour elle, et je lui dis que chaque chose qu'elle fait est un miracle, et je lui cite les enfants trisomiques de son âge qui ne savent pas parler, et encore moins lire. Sa sœur lui dit qu'elle aime sa différence, que sa différence, c'est l'amitié (ou est-ce qu'un petit bout de 4 ans va trouver ça?). Je dis tout ça en serrant les dents et dès qu'elle a le dos tourné je pleure, en me disant que la prochaine fois qu'elle rit aux éclats, il faut que je l'enregistre car chacun de ces rires est plus précieux que tout.
Je suis sans doute bien pessimiste mais je crains d'être objective. Je les vois, ces adultes, même les plus épanouis. Il sont tous perdu ce don du rire, cette vivacité, cet éclat, et j'ai peur du jour ou ils disparaîtront pour de bon car moi ça fait 8 ans que je vis dessus, que je m'en repais et m'en désaltère et qu'ils effacent mes angoisses et mes douleurs.
Désolée pour ce ton bien morose, ça va aller mieux dès que les jours rallongeront ! Bonne et heureuse année à tous!
Je suis sans doute bien pessimiste mais je crains d'être objective. Je les vois, ces adultes, même les plus épanouis. Il sont tous perdu ce don du rire, cette vivacité, cet éclat, et j'ai peur du jour ou ils disparaîtront pour de bon car moi ça fait 8 ans que je vis dessus, que je m'en repais et m'en désaltère et qu'ils effacent mes angoisses et mes douleurs.
Désolée pour ce ton bien morose, ça va aller mieux dès que les jours rallongeront ! Bonne et heureuse année à tous!